Reef Reborn
Améliorer la survie des larves de coraux pour rétablir la Grande Barrière de corail
LOCALISATION
Grande Barrière de Corail
Australie
Alors qu’ils hébergent 25% de toute la vie marine, les récifs coralliens tropicaux sont aujourd’hui décimés par les effets du changement climatique: en 20 ans, plus de 50% des coraux de la Grande Barrière australienne sont morts, mettant en péril les populations et acteurs économiques locaux. Les initiatives actuelles de repeuplement par bouturage de colonies adultes ont un succès limité et ne permettent pas le renouvellement génétique (donc l’adaptation à long terme); le repeuplement naturel est lui limité par le faible taux de survie des larves (moins de 1%). Les chercheurs du projet Reefs Reborn ont développé un cocktail unique de nanoparticules de lipides; avec leur métabolisme boosté par ce « plancton super-gras », 46% des larves se fixent finalement en colonies. Le projet vise à optimiser ce cocktail, à la fois pour l’alimentation des larves en pépinières avant réintroduction, et directement sur les zones prioritaires des récifs. Des guides et vidéos méthodologiques seront diffusés pour favoriser la restauration des récifs à plus large échelle.
Les récifs coralliens tropicaux sont les écosystèmes les plus menacés par le changement climatique. Le réchauffement des eaux de surface et l’augmentation des canicules marines provoquent le blanchissement des coraux et la disparition des espèces habitant les récifs, alors qu’elles représentent environ 1/4 de la vie marine mondiale. 98% de la Grande Barrière australienne est affectée, et plus de la moitié des coraux sont morts ces 20 dernières années. La quasi-totalité des initiatives actuelles de repeuplement des récifs consiste au bouturage de coraux adultes encore résistants, dans l’objectif à court terme de maintenir les services écosystémiques qu’ils rendaient (y compris les ressources de pêche et l’attractivité touristique). Mais ces colonies de même patrimoine génétique (clones) sont particulièrement sensibles aux infections bactériennes et virales, et n’offrent aucune garantie de résistance à un réchauffement plus poussé. La reproduction sexuée des coraux permet les innovations génétiques, et favorise à long terme la résilience des récifs, mais moins de 1% des larves atteignent l’âge adulte. L’équipe de Jennifer Matthews a mis au point un mix énergétique sous forme de nanoparticules de lipides, permettant à 46% des larves de former finalement de nouvelles colonies. Le projet vise à (1) adapter qualité et quantité du cocktail à la température de l’eau, et (2) développer une stratégie d’alimentation simple, pour le rendre abordable et facilement réplicable par les acteurs locaux. Il inclut une double phase d’expérimentations ex-situ en pépinières de laboratoire avant réintroduction, et in-situ sur certains sites de haute valeur de la Grande Barrière de Corail. Les résultats seront partagés sous forme de guides méthodologiques et vidéos de démonstration pour en favoriser l’adoption à plus large échelle, et ainsi espérer une amélioration de la résilience des récifs coralliens d’eaux chaudes.
OBJECTIF DU PROJET
Optimisation et expérimentation in situ d’un cocktail de lipides pour augmenter le taux de survie des larves de coraux.