INNOVER : UN MOT D’ORDRE POUR SAUVER NOTRE OCEAN
Une tribune des étudiantes de l’école IICP, l’école de la communication, du journalisme et de la création
La protection de l’océan est aujourd’hui un enjeu quotidien. Garder ce dernier en état tout en continuant à participer à la croissance économique n’est pas une tâche si accessible.
L’écosystème se noie
Les océans représentent aujourd’hui environ 70,8% de la surface de la terre et sont à 80% pollués par de la pollution dite « tellurique » (c’est-à-dire venant de la terre : plastique, nutriments & pesticides, eaux usées non traitées…). Cette pollution affaiblit l’écosystème marin en détruisant sa biodiversité et rend donc difficile l’adaptation aux changements de températures.
Les animaux marins font également partie de cette équation. En effet, la pollution des océans touche de nombreuses espèces et a des conséquences alarmantes sur leur santé.
L’absorption de dioxyde de carbone rend les océans bien plus acides et dangereux pour les animaux marins type coquillages et coraux qui se dissolvent ou blanchissent. De même, la hausse des températures des océans entraîne des changements de comportement chez les espèces marines. On observe des espèces de poissons qui migrent à des kilomètres de leurs foyers.
© Maxppp
Enfin, un des facteurs majeurs de cette pollution océanique est lié au trafic maritime (+8,2% en un an), mais également aux bateaux de croisière, fort générateur de dioxyde de souffre. Un gaz qui, comme le dioxyde de carbone, acidifie les océans et fragilise la biodiversité. Il existe pourtant des solutions innovantes pour limiter cette pollution, comme les nouveaux bateaux au GNL (gaz naturel liquéfié) ou pourquoi pas les moteurs à hydrogène du futur.
Une affaire d’État
Le 25 juillet 2019, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), qui regroupe 195 états, publiait un rapport spécial sur les océans et la cryosphère (surface de mer et terre où l’eau est à l’état solide).
Un cri d’alarme sur la fonte des calottes polaires, sur l’augmentation du niveau des océans, de leur réchauffement et sur la dégradation des écosystèmes marins. Quelques mois plus tard, en octobre 2019, le Président de la République, Emmanuel Macron, était présent sur l’île de Grande Glorieuse au milieu de l’Océan Indien pour annoncer son classement en réserve naturelle nationale ainsi que les autres îles aux alentours.
Avec ses 10 165 095 km2 de zone économique exclusive, la France possède le deuxième plus grand espace maritime du monde. “Notre responsabilité, c’est de préserver la biodiversité pour construire le meilleur avenir possible” en s’engageant à protéger 30% des espaces maritimes et terrestres français d’ici 2022.
Une base scientifique va être créée sur l’île de Grande Glorieuse ouverte à tous les chercheurs nationaux et internationaux pour “mieux comprendre, surveiller et connaître” les océans. Une tentative pour protéger notre espace maritime si précieux, mais qui n’est toujours pas mise en place à ce jour.
Le monde est alerté. Cela suffira-t-il pour mieux protéger nos océans ? Faut-il chercher à innover autrement ?
P(o)ur (l’)Ocean
Pour Pure Ocean, la réponse est oui. Pure Ocean est un fonds de dotation créé en 2017 et basé à Marseille. Leur mission principale : soutenir des projets de recherche innovants contribuant à la protection des écosystèmes marins fragiles et de la biodiversité, et ce, partout dans le monde. Au-delà du financement des projets de recherche, Pure Ocean organise des conférences et promeut des courses et défis sportifs afin de sensibiliser le public à la situation critique de l’Océan.
À ce jour, Pure Ocean a financé un total de 6 projets. Parmi eux, MECOPO, qui allie technologie et océan. À l’aide d’un véhicule sous-marin télécommandé, l’objectif est d’observer la biodiversité marine (considérée comme étant sous-étudiée) de cette partie de l’océan Pacifique. Autre projet financé : AMTI, aquaculture Multitrophique Intégrée, projet visant au développement d’une aquaculture terrestre durable afin de préserver l’écosystème marin de la pollution et la surpêche aux caraïbes mexicaines. Ou encore POLARIS (Plateforme d’Observation du Littoral Appliquée à la Recherche, à l’Information et à la Sensibilisation). Une application qui fait office de plateforme collaborative pour les plongeurs amateurs ou expérimentés. Le but est que ces derniers récoltent, via l’application mobile, des données visant à aider à la mise en place de mesures de protection des écosystèmes méditerranéens.
En ce qui concerne les actions de sensibilisation, Pure Ocean a opté pour l’organisation de plusieurs événements sportifs. D’une Transatlantique à la voile de 2150 miles nautiques entre St Pierre et Miquelon et Lorient en passant par un marathon subaquatique en relais ou encore une traversée de la baie de Nice à la nage. Autant de défis pour sensibiliser le grand public à la préservation des écosystèmes marins.
À travers ces projets, Pure Ocean fait preuve d’innovation en incluant la technologie et la jeunesse dans ses recherches. Les jeunes sont le monde de demain, pourquoi ne
pas les inclure dans une cause qui les concerne principalement en leur permettant de proposer un projet ? « La préservation des écosystèmes marins est intergénérationnelle, mais sensibiliser la jeunesse est la meilleure garantie pour l’avenir. » justifie Thomas de Williencourt, directeur de Pure Ocean.
Pure Ocean fait remonter à la surface les nombreux problèmes que vivent les écosystèmes marins mais innove pour préserver les océans.
Armée d’une équipe de scientifiques, d’étudiants, de chercheurs, Pure Ocean se lance dans la sauvegarde du monde de demain.
Morgan Verres
Agathe Pichon
Jenna Boulmedaïs